Les opérateurs de maisons de repos et de soins respectivement français et belge Vivalto Vie et Vivalto Home portent le même nom du fait de leur fondation par une seule et même personne: Daniel Caille.

Cependant, le premier ne contrôlait jusqu'à présent pas le second, porté en 2009 sur fonts baptismaux par l'entrepreneur français aux côtés de l'homme d'affaires belge Benoît della Faille. Vivalto Vie détenait entre 10 et 15% du capital de son homologue du plat pays, tout comme un assureur français, l'investisseur Luxempart et la famille della Faille. En outre, un certain nombre de familles entrepreneuriales et de la noblesse contrôlaient environ 30% des actions. Parmi les figures connues, l'on peut par exemple citer Marc Speeckaert (ex-Sofina, Glaverbel et Belgacom), le fondateur de Nyxoah Robert Taub, le fonds entrepreneurial The Club Deal ou encore les Marchandise (Trafic).

Mais cet équilibre a récemment été revu, a-t-on appris. Vivalto Vie et la famille della Faille ont, en effet, racheté tout ce petit monde. Le groupe français se retrouve donc actionnaire majoritaire de Vivalto Home à compter de ce jour, quand les della Faille y détiennent une participation minoritaire.

"Cette opération était prévue dans le pacte d'actionnaires signé par les différentes parties par le passé. Il n'y a donc rien d'inattendu là-dedans", réagit Nicolas Petrovic, CEO de Vivalto Home. "De plus, opérationnellement, cela ne changera rien".

À bonnes sources, il nous revient que l'opération, supervisée par la banque Rothschild, aurait valorisé le groupe belge à un peu moins de 200 millions d'euros (hors dette). Côté timing, elle aurait par ailleurs été finalisée juste avant que son homologue sectoriel Orpea ne se retrouve au cœur de la critique quant à des défaillances en ses murs.

Francisation sectorielle

Le secteur belge des maisons de repos est divisé en deux blocs: les maisons de repos publiques et privées. De taille moyenne, Vivalto Home fait partie de la seconde catégorie. Le groupe exploite un total de 32 maisons de repos en Flandre, à Bruxelles et en Wallonie, pour plus de 3.100 lits (2020). Au cours de l'année 2020, il a généré un chiffre d'affaires de 103 millions d'euros, en hausse annuelle de plus de 10%. L'entreprise détient pour majeure partie son parc immobilier.

Après le rachat de Vivalto Home par Vivalto Vie, un constat s'impose: quatre des six plus grands acteurs privés sont désormais en mains françaises. Les trois autres sont Armonea (propriété de Colisée), Senior Living Group (Korian) et Orpea. Dans leur sillage, l'on retrouve par ailleurs les belges Anima Care (filiale d'AvH, avec ses 23 établissements pour 2.600 lits (fin 2020)) et Vulpia (Luc Van Moerzeke), avec ses 36 établissements pour plus de 4.000 lits.

Internationalisation

Vivalto Vie s'est longtemps concentré sur le nord-ouest de la France, mais juste avant le déclenchement de la pandémie, le groupe a fait un pas hors de ses frontières pour la première fois avec l'acquisition de l'espagnol Solimar et de ses sept maisons de repos - dont certaines ont pour bailleur le belge Care Property Invest. Il déboursait pour l'occasion quelque 42 millions d'euros.

L'opération est notable en ce sens qu'elle s'est accompagnée de l'entrée du fonds d'investissement Amundi au capital de Vivalto Vie. Selon la presse française, l'opérateur français de maisons de repos et de soin a alors été valorisé à 230 millions d'euros. Outre son fondateur Daniel Caille et Amundi, une série d'autres fonds d'investissement locaux sont également à bord.