ls sont présents, sur le terrain, pour mieux comprendre les collaborations chaudes et concrètes dans chaque pays. « Ceci pour être efficaces, pour faire de la santé globale, comme le dit le Pr Peter Piot (microbiologiste belge qui a été notamment directeur d’Onusida). Nous sommes à Dakar ou ailleurs ». Cette démarche particulière a d’ailleurs intéressé la Fondation Bill & Melinda Gates. Exothera, la CDMO (la « sous-traitance pharmaceutique »), filiale d’Univercells, a déjà travaillé pour plus de 30 projets européens ou américains.
Aujourd’hui, nanti d’une solide formation (Saint-Louis, UCL, Solvay, San Sebastian en criminologie, MIT), Hugues Bultot entend poursuivre son investissement dans le Biopark de Gosselies, où de nombreuses biotechs ont posé leurs valises avec à la clé des centaines d’emplois.
Comment évolue le secteur ?
Je vois des rapprochements entre Liège et Charleroi au niveau des Bioparks à l’initiative de Dominique Demonté, entre autres. Il existe la présence conjointe des sociétés de capital à risque, mais aussi des acteurs bruxellois et de Noshaq… et des emplois sont créés.
Avez-vous encore un rêve ? Un projet ?
Nous voulons avancer sur le traitement personnalisé du cancer avec des stratégies ARN messager, qui – en termes de coûts de production – sont des stratégies qui permettent au plus grand nombre d’en bénéficier. Cela rend possible des productions sur site à proximité des hôpitaux, notamment. Nous réfléchissons très fort à la démocratisation des soins liés au cancer. Nous avons toujours voulu travailler sur l’innovation pour qu’elle soit accessible au plus grand nombre.
C’est réalisable à court terme ?
Il faut toujours tenir compte de l’évolution de la technologie et de la sécurité du traitement. Aujourd’hui, si on peut aller aussi loin dans la personnalisation, c’est parce que l’on maîtrise plus de paramètres. Évidemment, il faut des approches un peu plus volontaristes en matière de réglementation. Cela coince un peu au niveau de l’Agence européenne des médicaments, parce qu’ils gardent toujours une volonté de n’avoir qu’un seul process… ce qui est difficile lorsque l’on parle de personnalisation. Les Américains sont déjà plus loin dans la réflexion.
Où en êtes-vous aujourd’hui ?
Nous avons 400 collaborateurs. Aujourd’hui, à Jumet, nous produisons chez Exothera, filiale d’Univercells, des thérapies géniques dans la composante vecteurs viraux. Depuis trois ans, nous travaillons sur l’ARN messager. Et en 2023, nous avons débuté les services y relatifs.
À quoi cela peut-il servir ?
Avec l’ARN messager, on constate des développements dans les maladies rares, les cancers, et les maladies auto-immunes. Nous travaillons aussi sur les vecteurs viraux, qui sont connus depuis plus longtemps que l’ARN messager – pour lequel la période Covid-19 a été un accélérateur. À ce niveau, des recherches sont menées sur les maladies rares et en thérapie génique, notamment.
Avez-vous un message pour les jeunes ?
Ce qui compte, c’est d’apprendre et d’être optimiste et positif. Tout engagement amène un fruit, du positif. Pour moi, c’est la vision qui permet d’avancer sur 3 ou 4 ans. Par exemple à Charleroi, quels sont les critères qui feraient que Charleroi aurait réussi sa reconversion ? La formation sur site avec les hautes écoles. Si on veut une région ouverte, il faut aussi que nos jeunes s’exportent et reviennent après 5 ans, 10 ans ou 25 ans. Ils reviendront avec une expérience intéressante. On le voit par exemple avec Thomas Dermine, qui a fait Harvard. Ce sont des procédures objectivées qui permettent de participer au redressement d’une région.