La société de biotechnologie franco-belge se développe sur un modèle un peu différent, avec des accords très en amont. Elle vient de signer avec Mithra et a recruté Didier Malherbe comme président.
Dans le monde belge des sciences du vivant, la société liégeoise BCI Pharma, qui vient de signer un accord avec Mithra, tient une place un peu à part. Plus discrète que certaines de ses consoeurs wallonnes ou flamandes habituées à affoler les compteurs avec des levées de fonds parfois pharaoniques, la petite entreprise d'une dizaine de personnes est en train de se développer en suivant un modèle un peu différent, basé sur des partenariats à des stades très précoces.
Arrivée en bord de Meuse il y a un peu plus de quatre ans, BCI Pharma a été créée dans la région de Montpellier en 2013 par la Française Elisabeth Picou, un médecin biologiste, et un chercheur belge, Dominique Surleraux, qui a derrière lui un solide parcours au sein du monde biopharmaceutique. Passé notamment par Janssen Pharmaceutica et Tibotec, ce scientifique a, au cours de ses expériences antérieures, mené des équipes qui ont amené plusieurs molécules au stade clinique, voire sur le marché. Il est CEO de l'entreprise depuis le début.
BCI Pharma -un acronyme pour "Born to Cure and Innovate"- a mis au point une plateforme basée sur des inhibiteurs de kinases, des petites molécules qui peuvent bloquer certaines protéines. Cette approche permet des thérapies ciblées. Une soixantaine de médicaments reposant sur les inhibiteurs de kinase sont déjà sur le marché dans le monde, la très grande majorité contre le cancer. Mais d'autres cibles thérapeutiques sont possibles, comme les douleurs neuropathiques et les maladies neuro-inflammatoires.
"Je n'apprécie pas trop brûler l'argent des investisseurs."
La société a terminé trois premiers projets. Le premier cible les douleurs neuropathiques, un problème de santé majeur pour lequel les traitements actuels sont très peu efficaces. Le deuxième programme porte sur l'endométriose et les cancers féminins. C'est celui qui vient de faire l'objet d'un accord de partenariat avec Mithra. La société pharmaceutique liégeoise a acquis une option d’achat sur les droits relatifs à ce programme avec un paiement initial de 2,25 millions d'euros à l'exécution de l'option liée aux premiers résultats obtenus. Mithra financera le développement préclinique et clinique.
Une troisième initiative, plus en amont, se situe dans le domaine du cancer. BCI Pharma collabore également avec des centres de recherche et des laboratoires en Belgique et dans d'autres pays, dont les États-Unis et la Norvège. "Nous voulons être une société globale, avec une collaboration internationale", fait valoir Dominique Surleraux. "Ce qui est important, c'est de communiquer sur nos projets de recherche. On cherche des candidats qui veulent développer nos produits candidats pré-cliniques. On essaie de licencier le plus tôt possible. Mais si on ne trouve pas de partenaires, on envisagera une augmentation de capital. On essaiera alors de créer un peu plus de valeur et de bénéficier également d'aides au développement clinique. Je n'apprécie pas trop brûler l'argent des investisseurs", souligne le CEO.
"Les licences permettent de générer très tôt des revenus et les partenariats permettent de partager les coûts."
Lors de son arrivée en Belgique, BCI Pharma avait attiré comme investisseurs l'invest public liégeois Noshaq, Midelco, un holding apparenté à la famille Vlerick, l'entrepreneur Hervé de Radiguès, ainsi que TheClubDeal, nouvel acteur du private equity dans les sciences du vivant. "La société était arrivée à des preuves de concept fortement convaincantes sur un itinéraire médical extrêmement novateur et très sélectif. C'est ce qui nous a séduit", indique de son côté Jean-Marc Legrand, fondateur et managing Director de TheClubDeal. "C'est un business modèle assez rare, avec des accords de licence et de partenariat très en amont. Cela dérisque l'investissement que peut faire l'investisseur. Les licences permettent de générer très tôt des revenus et les partenariats permettent de partager les coûts. Cela crée de la valeur avant d'avoir à dépenser des dizaines de millions dans une étude clinique", ajoute encore Jean-Marc Legrand.
L'entreprise a par ailleurs reçu récemment un renfort de poids avec Didier Malherbe, l'ancien CEO d'UCB Belgique, qui a pris la présidence du conseil d'administration. Ce dernier n'est pas investisseur, mais était déjà administrateur indépendant. "Il s'agissait pour moi d'une magnifique opportunité de passer de la théorie à la pratique", commente l'intéressé, qui a occupé plusieurs fonctions dans le monde économique belge. "Après avoir convaincu par le passé le gouvernement de baisser la fiscalité pour la R&D pharmaceutique en Belgique et après avoir participé à la création de Biowin, je vais pouvoir voir concrètement ce que toutes les mesures fiscales et réglementaires peuvent générer au niveau wallon".
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